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Météorite martienne

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Météorite martienne
Illustration.
EETA 79001 (en), une météorite martienne trouvée en Antarctique en 1979.
Caractéristiques
Type Achondrite
Classe Météorite martienne

Les météorites martiennes, anciennement appelées météorites SNC[a], sont des météorites retrouvées sur la Terre dont l'origine est presque certainement la planète Mars. Elles sont interprétées comme résultant de la chute sur Terre de blocs rocheux éjectés de Mars par l'impact d'un autre objet céleste[1].

Les météorites martiennes sont extrêmement rares : en 2018 la NASA n'en dénombrait que 124 sur les presque 60 000 météorites répertoriées[2]. En 2021 on en connaît 262, résultant de 11 événements différents d'éjection de Mars[3].

Il ne faut pas confondre ces météorites martiennes avec les météorites tombées sur Mars, dont six ont été découvertes par le robot Opportunity lors de sa traversée de Meridiani Planum[4].

Les trois premières météorites martiennes connues sont des chutes : Chassigny en 1815, Shergotty en 1865 et Nakhla en 1911. Le nombre de météorites martiennes s'est ensuite accru progressivement : 9 en 1980, 25 en 2000, 57 en 2010, 124 en 2018, 262 en 2021. Ces nouvelles météorites martiennes sont toutes des trouvailles (essentiellement dans les déserts et en Antarctique), sauf deux : Zagami (en) en 1962 et Tissint en 2011[3].

La première suggestion que les météorites SNC proviennent de Mars date de 1983[5] : l'analyse par activation neutronique instrumentale et radiochimique des météorites de ce groupe montre des caractéristiques chimiques, isotopiques et pétrologiques compatibles avec les données martiennes. Les résultats sont confirmés quelques années plus tard à l'aide de méthodes similaires[6]. Dès la fin de 1983[7], un nouvel argument vient appuyer l'hypothèse : les concentrations de divers isotopes de gaz nobles de certaines des shergottites (gaz de l'atmosphère martienne, piégé lors de l'impact qui a provoqué l'éjection de la météorite martienne) sont compatibles avec les observations de l'atmosphère de Mars faites par les sondes Viking dans les années 1970.

Un article de 2000[8] rassemble les arguments utilisés pour conclure que les météorites SNC (dont 14 sont alors connues) viennent de Mars. En résumé : « Il semble peu probable que les SNC ne soient pas de Mars. Si elles provenaient d'un autre corps planétaire, il devrait être sensiblement identique à la planète Mars telle qu'on la comprend aujourd'hui. »[b],[8].

Classification

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Fragment de la météorite Shergotty (50 mg). Collection Hupé.
EETA 79001 (en), une shergottite.

On classe les météorites martiennes en trois groupes principaux[9] :

D'autres météorites non groupées sont potentiellement le premier représentant d'un groupe (comme Chassigny l'a été jusqu'en 2005) :

Ces groupes diffèrent par leur minéralogie mais possèdent la même signature isotopique.

En 2020, neuf groupes sont proposés[3] :

Formation des roches

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ALH 84001.

Les météorites martiennes étant toutes des roches magmatiques, on peut en dater la formation par différentes méthodes radiométriques, et notamment par la méthode plomb-plomb[9]. La plupart sont d'âge amazonien (< 3,2 Ga) et même plus jeunes que 2,4 Ga, donc de formation relativement récente.

Éjection de Mars

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Les traces de rayons cosmiques dans les météorites indiquent qu'elles ne sont pas restées longtemps dans l'espace[9] :

Les cratères d'impact de suffisamment grande taille pour être à l'origine de l'éjection des météorites martiennes ne sont pas très nombreux. Le cratère Zunil a un temps été suspecté d'être à l'origine des shergottites ou d'une partie d'entre elles[10], mais le cratère Mojave semble être un meilleur candidat[9].

Les nakhlites et les chassignites ont toutes le même âge de cristallisation (∼1,3 Ga), le même âge d'éjection (∼11 Ma), des compositions isotopiques dites appauvries (en isotopes radiogéniques (87Sr, 144Nd, 184W), des minéraux riches en volatils semblables et des textures comparables. Il est donc fort probable qu'elles proviennent du même endroit et appartiennent au même système volcanique[3].

Métamorphisme de contact

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Toutes les météorites martiennes montrent les stigmates d'un métamorphisme de choc[11]. L'éjection de Mars ne requérant que des pressions de l'ordre de 10 GPa, il est possible que les transformations nécessitant de plus hautes pressions, comme celle du plagioclase en maskelynite (en), soient antérieures à l'éjection et dues à des impacts plus anciens[9].

Notes et références

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  1. Sigle constitué des initiales des trois premières météorites connues de cette famille, Shergotty, Nakhla et Chassigny.
  2. Texte original : There seems little likelihood that the SNCs are not from Mars. If they were from another planetary body, it would have to be substantially identical to Mars as it now is understood..

Références

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  1. Philippe Labrot, « Météorites martiennes - Les météorites SNC », sur nirgal.net, 24 août 2008 (dernière mise à jour).
  2. (en) Ron Baalke, « Mars Meteorites »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Jet Propulsion Laboratory (consulté le ).
  3. a b c d et e (en) A. Udry, G. H. Howarth, C. D. K. Herd, J. M. D. Day, T. J. Lapen et J. Filiberto, « What Martian Meteorites Reveal About the Interior and Surface of Mars », JGR Planets, vol. 125, no 12,‎ , article no e2020JE006523 (DOI 10.1029/2020JE006523).
  4. Météorites, Matthieu Gounelle, Ed. Flammarion, 2013 p. 192
  5. (en) M. R. Smith, J. C. Laul, T. Huston, R. M. Verkouteren, M. E. Lipschutz et R. A. Schmitt, « Petrogenesis of the SNC (Shergottites, Nakhlites, Chassignites) Meteorites: Implications for Their Origin From a Large Dynamic Planet, Possibly Mars », Journal of Geophysical Research, Résumé de la quatorzième Lunar and Planetary Science Conference, deuxième partie, vol. 89,‎ , B612-B630 (résumé).
  6. (en) A. H. Treiman, M. J. Drake, M.-J. Janssens, R. Wolf et M. Ebihara, « Core formation in the Earth and Shergottite Parent Body (SPB): Chemical evidence from basalts », Geochemica et Cosnochimica Acta, vol. 50,‎ , p. 1071-1091 (DOI 10.1016/0016-7037(86)90389-3, résumé).
  7. (en) D. D. Bogard, L. E. Nyquist et P. Johnson, « Noble gas contents of shergottites and implications for the Martian origin of SNC météorites », Geochimica et Cosnocimica Acta, vol. 48,‎ , p. 1723-1739 (DOI 10.1016/0016-7037(84)90028-0).
  8. a et b (en) A.H. Treiman, J. D. Gleason et D. D. Bogard, « The SNC meteorites are from Mars », Planetary and Space Science, vol. 48, nos 12–14,‎ , p. 1213–1230 (DOI 10.1016/S0032-0633(00)00105-7, Bibcode 2000P&SS...48.1213T, résumé).
  9. a b c d et e (en) Stephanie C. Werner, Anouck Ody et François Poulet, « The Source Crater of Martian Shergottite Meteorites », Science, vol. 343, no 6177,‎ , p. 1344-1346 (DOI 10.1126/science.1247282).
  10. (en) Alfred S. McEwen, Brandon S. Preblich, Elizabeth P. Turtle, Natalia A. Artemieva, Matthew P. Golombek, Michelle Hurst, Randolph L. Kirk, Devon M. Burr et Philip R. Christensen, « The rayed crater Zunil and interpretations of small impact craters on Mars », Icarus, vol. 176, no 2,‎ , p. 351-381 (DOI 10.1016/j.icarus.2005.02.009, résumé).
  11. (en) A. El Goresy, Ph. Gillet, M. Miyahara, E. Ohtani, S. Ozawa et al., « Shock-induced deformation of Shergottites: Shock–pressures and perturbations of magmatic ages on Mars », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 101,‎ , p. 233-262 (DOI 10.1016/j.gca.2012.10.002).
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Météorite martienne.

Bibliographie

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  • Alain Carion, Les météorites et leurs impacts, Masson, 2e édition, 2001

Articles connexes

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Liens externes

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