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Miguel Zaragoza Fuentes

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Miguel Zaragoza Fuentes

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Miguel Zaragoza Fuentes est un homme d'affaires mexicain né dans les années 1930 à Ciudad Juárez, au Mexique. Il est le fondateur et propriétaire du Grupo Zeta, l'un des plus importants conglomérats gaziers d'Amérique latine[1].

Carrière professionnelle

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Miguel Zaragoza Fuentes a fondé le Grupo Zeta dans les années 1930[2]. L'entreprise est devenue un acteur majeur du marché du gaz au Mexique et en Amérique latine, contrôlant plus de 14% du marché national mexicain et étendant ses activités aux États-Unis, à l'Amérique centrale, aux Caraïbes, au Pérou et à l'Espagne[3][4]. Le Grupo Zeta comprend plus de 80 entreprises dans 9 pays et emploie plus de 7 000 personnes[2]. La fortune de Miguel Zaragoza Fuentes est estimée à plus de deux milliards de dollars[3][4].

Expansion internationale

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Dans les années 1960, Miguel Zaragoza Fuentes et son frère Eduardo se sont associés à Shell pour créer Tropigas, marquant ainsi leur entrée sur le marché centraméricain[5]. Plus tard, Miguel Zaragoza a pris le contrôle total de Tropigas au Costa Rica, tandis que son frère Eduardo a conservé les opérations au Honduras, au Salvador et au Nicaragua[5].

Vie privée

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Miguel Zaragoza Fuentes a été marié à Evangelina López Guzmán pendant 60 ans, de 1953 à 2014. Ils ont eu 11 enfants ensemble[6]. En 2004, il a eu une fille avec Elsa Esther Carrillo Anchondo, une employée domestique[6]. Cette relation a conduit au divorce entre Zaragoza et López en 2014.

Controverses

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Procédure de divorce

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Le divorce entre Miguel Zaragoza Fuentes et Evangelina López Guzmán a été très médiatisé au Mexique. Un tribunal du Texas a initialement ordonné à Zaragoza de céder une partie importante de son empire commercial à López, y compris des entreprises comme Z-Gas au Mexique, Texas Gas & Oil aux Bahamas, et des sociétés d'investissement en Suisse[6]. Cependant, cette décision a fait l'objet d'appels et de batailles juridiques jusqu'à la Cour suprême du Mexique[6]. En 2018, le Tribunal d'appel du premier district du Texas a annulé la sentence de divorce et, par conséquent, la répartition des biens précédemment décidée[2]. Une des entreprises que Zaragoza devait céder, la Texas Gas & Oil (TGO) Ltd., basée aux Bahamas, s'est avérée être la propriété de sa fille adolescente issue de sa relation avec Carrillo. Selon les documents du tribunal, TGO a transféré des millions de dollars à Zaragoza et à sa seconde famille pour leur usage personnel, y compris pour payer les frais universitaires d'un autre enfant de Carrillo[3].

Accusations d'évasion fiscale

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En 2018, le ministère des Finances du Costa Rica a accusé Gas Nacional Zeta S.A., une filiale du Grupo Zeta, de fraude fiscale pour un montant de plus de 4,3 milliards de colones (environ 7,5 millions de dollars) pour la période 2012-2015[7]. Les accusations incluaient la dissimulation d'une augmentation patrimoniale et l'utilisation d'une autre entreprise de transport pour créer des opérations fictives[7].

Allégations de pratiques monopolistiques

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Au Costa Rica, les entreprises de Zaragoza, Gas Nacional Zeta et Tropigas de Costa Rica, ont été accusées de monopoliser le marché du gaz de pétrole liquéfié (GPL), contrôlant environ 70% de l'importation et 82% de la distribution[5]. Ces pratiques ont conduit à des protestations de distributeurs et de consommateurs en 2007[5].

Soupçons de blanchiment d'argent et de liens avec le crime organisé

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En 2024, il a été révélé que Crédit Agricole Indosuez entretenait des relations d'affaires avec la famille Zaragoza depuis 1998, malgré des allégations récurrentes impliquant potentiellement cette famille dans des affaires de blanchiment d'argent, de corruption et de trafic de drogue[4]. Un rapport d'audit de 2010 mentionnait que la famille Zaragoza avait "une réputation des plus sulfureuses" et qu'elle semblait "quasiment intouchable" grâce à ses contacts politiques et judiciaires. Un autre rapport de 2012 évoquait des liens présumés entre Miguel Zaragoza Fuentes et le dirigeant du cartel de Juarez, Amado Carrillo Fuentes, ainsi que des accusations selon lesquelles le groupe Zeta Gas aurait transporté de la drogue pour le compte de cartels mexicains[4]. Entre août 2012 et juillet 2014, d'importants flux financiers ont été enregistrés sur les comptes de la famille Zaragoza, avec des entrées d'environ 46 millions de francs suisses et des sorties d'environ 44 millions[4].

Références

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  1. « Embate por el gas », Proceso,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c « Firmas 'suizas' encabezan disputa gasera », Swissinfo,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c « México: La adolescente mexicana que es dueña de un emporio », Mexicanos Contra la Corrupción y la Impunidad,‎ sans date (lire en ligne)
  4. a b c d et e « Une ex-directrice de la conformité de CA Indosuez sanctionnée », Gotham City,‎ (lire en ligne)
  5. a b c et d Ana Lilia Pérez, « Frenan a Zeta Gas en Costa Rica », Fortuna,‎ (lire en ligne)
  6. a b c et d « Pierde Miguel Zaragoza la mitad de su fortuna en juicio de divorcio », La Opción de Chihuahua,‎ (lire en ligne)
  7. a et b « Hacienda acusa a Gas Zeta de fraude fiscal por más de ¢4 mil millones », CRHoy,‎ (lire en ligne)