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Stryge

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La célèbre stryge de Notre-Dame de Paris d'Eugène Viollet-le-Duc.

Les stryges, ou striges sont des démons femelles ailés, mi-femmes, mi-oiseaux, qui poussent des cris perçants. Elles apparaissent dès l'Antiquité dans la croyance romaine (les premiers textes portant sur le sujet ont en effet été écrits en latin et semblent se référer à une ancienne croyance populaire).

Origine et antiquité

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Le terme « stryge » est emprunté au latin strix, génitif strigis, « strige (genre de vampire ») du grec ancien στρίγξ / strínx, « chouette effraie »)

Les références à cet animal sont nombreuses dans la littérature gréco-latine, comme en témoigne en particulier l'article de Samuel Grant Oliphant : The Story of the Strix: Ancient[1]. En latin, le strix est décrit assez précisément comme la chouette effraie dans les Fastes d’Ovide[2]. C’est la seule description de ce type de ce rapace nocturne dans la littérature latine. Ailleurs, il est décrit comme étant de couleur foncée.

Démon et vampire

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À une époque ultérieure à la découverte des chauves-souris vampire d'Amérique, le terme « stryge » d'origine gréco-latine tend à être supplanté par le terme « vampire » d'origine slave. Les dictionnaires de l'époque établissant une équivalence entre les termes[3].

Les stryges s'en prennent essentiellement aux nouveau-nés, soit elles sucent leur sang, soit elles les enlèvent dans leurs serres crochues. Elles sont pour cela souvent confondues avec les vampires. Après la publication du Traité sur les vampires (1746) d'Augustin Calmet, qui introduit ces créatures dans l'univers francophone, la troisième édition du Dictionnaire de Trévoux, de 1752, renvoie ainsi au mot « stryge » pour expliquer, au lecteur français, le concept de vampire[4].

À cette époque, en Russie, le terme stryge fait référence à des morts qui restent visibles après leur trépas[5]

Les Saxons étaient convaincus que les stryges mangeaient ou suçaient le sang des vivants ; et que pour s'en préserver il fallait à tout prix brûler celles qu'ils avaient surprises et en manger la chair.

Naturalisme

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Le nom des stryges a été bien plus tard repris par les naturalistes pour désigner les Strigidae, famille de rapaces à laquelle appartiennent la plupart des chouettes et des hiboux. Il apparaît aussi dans le nom scientifique de certaines espèces de rapaces nocturnes.

Stryge de Notre-Dame

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Charles Meryon, La Stryge, gravure, 1853. On aperçoit la tour Saint-Jacques.

La stryge de la cathédrale Notre-Dame de Paris est la plus connue de la galerie des chimères. Elle fut popularisée par le graveur Charles Meryon qui en publia une célèbre gravure en 1850[6]. Une photographie de Charles Nègre, prise en 1852 et désormais conservée au musée d'Orsay, la donne à voir avec, à ses côtés, le photographe Henri Le Secq en haut-de-forme[7].

Culture populaire

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Les Stryge apparaissent dans les séries de jeux vidéos Dragon Quest, The Strain et The Witcher.

Notes et références

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  1. Samuel Grant Oliphant, « The Story of the Strix: Ancient », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, The Johns Hopkins University Press, vol. 44,‎ , p. 133-149 (DOI 10.2307/282687, lire en ligne).
  2. James George Frazer (dir.), 1933, Ovid, Fasti VI. 131-, Riley 1851, p. 216, tr.
  3. Thomas Dyche (trad. de l'anglois P. E. Pézenas et l'abbé J.-F. Féraud), Nouveau dictionnaire universel des arts et des sciences, françois, latin et anglois : contenant la signification des mots de ces trois langues et des termes propres de chaque état et profession : avec l'explication de tout ce que renferment les arts et les sciences, …, t. 2, : À Avignon, (lire en ligne).
  4. Florent Montaclair, Le Vampire dans la littérature romantique française, 1820-1868, Presses univ. Franche-Comté, , p. 8-9.
  5. Thomas Dyche (trad. de l'anglois P. E. Pézenas et l'abbé J.-F. Féraud), Nouveau dictionnaire universel des arts et des sciences, françois, latin et anglois : contenant la signification des mots de ces trois langues et des termes propres de chaque état et profession : avec l'explication de tout ce que renferment les arts et les sciences, t. 2, (À Avignon), (lire en ligne).
  6. Ségolène Le Men, « De Notre-Dame de Paris au stryge : l’invention d’une image », Livraisons de l'histoire de l'architecture, no 20,‎ (DOI 10.4000/lha.257, lire en ligne, consulté le ).
  7. « Le Stryge | Panorama de l'art », sur www.panoramadelart.com (consulté le )

Bibliographie

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  • (en) Christopher Michael McDonough, « Carna, Proca and the Strix on the Kalends of June », Transactions of the American Philological Association, Johns Hopkins University Press, vol. 127,‎ , p. 315-344 (DOI 10.2307/284396, JSTOR 284396).
  • (en) Samuel Grant Oliphant, « The Story of the Strix : Ancient », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, Johns Hopkins University Press, vol. 44,‎ , p. 133–149 (DOI 10.2307/282549, JSTOR 282549).

Articles connexes

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